Saturday, June 11, 2005

Xiu.

Chanson de fond: The Cure- Killing of an Arab

8 ans déjà. 8 ans que Xiu fuie quelques millions de petit carnet rouge brûlant les langueurs d’une Chine maoïste pour s’enfuir dans la chair d’une étrange Amérique Latine. Il fit alors parti de la minorité mongoloïde qui consistait le 0.00000001% de la population péruvienne. Xiu était doué. Enfin, il croyait qu’il l’était. Alors qu’il tétait encore le sein de sa mère, il s’était proclamé un vrai intellectuel, LE fils de l’originalité, le prophète Siddharta numéro 3794. Non, décidément, personne mortel ne pourrait comprendre la complexité d’un cerveau pareil et ce n’était surtout pas la vision d’un homme qui fait objet d’une peinture d’un certain dandy Warhol qui allait lui dire le contraire. (En fait Xiu était schizophrénique. De nos jours, on lui ferait ingérer quelques pilules antipsychotiques comme Dolmatik ou Sulparex, et l’histoire se terminerait ici. Mais bon, gardons ces pilules—ces délicieux bijoux roses—aux futures générations androïdes-paranoïaque à la sauce Radiohead qui en auront beaucoup plus besoins) Il n’était pas question que son génie soit écrasé sous le cul de la masse populaire. Heureusement, une fois réfugié au Pérou, il pouvait passer tranquillement ses journées à coudre des chemises brunes à 2 pesos l’heure en rêvant et élaborant des projets grandioses pour l'établissement d'une utopie couleur rose bonbon. Les révolutions éclataient, les amours tempétueux s’enchaînaient et le sang jaillissait dans le fin fond des interactions biochimioélectriques de sa matière grise.
Mais Esmé vivait devant lui d'une simplicité écoeurante. La laide Esmé respirait à fond l’air d’une réalité qui était auparavant étrangère à Xiu. Quand il voyait ses cheveux danser sous les poussières de lumière, son ventre enflait, son coeur s'engourdissait et il commençait à sentir une hache dissecter sa tête en de fines lamelles comme des tranches de salami.

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