Monday, May 02, 2005

C’était lui… je sentais son cœur palpiter dans le creux de sa main. Et moi, comme une petite fille de cinq ans qui s’accroche à son papa avant sa toute première compétition de danse, je m’appuyais sur ce garçon que je voulais tant aimer. On dévalait la rue et on s’enfuyait dans la foule de personne. On courrait à cent à l’heure avec les images du passage qui nous sautaient aux yeux. Hopla! un gros businessman en train de manger un jambon pourri sur la place du Dinant, une vielle femme tordu sur elle-même en train d’étirer sa robe de crinoline mauve qui se coince entre ses jambes, des couples qui s’embrassent comme des fous dans le coins de la rue avec leurs mains enfoncées dans les jeans de l’un de l’autre alors que du coin de mon œil j’apercevais une jolie fille adolescente vêtue de rouge aux seins rebondissants perchés sur une taille fine à craquer…
On reprend notre souffle, je le regarde dans les yeux, je ne suis déjà plus là. Il me parle et je vois sa bouche qui se tort en des mots amorphes, mais je ne les entends pas. Je le vois là, la peau inondée par les rayons de soleil, et ces yeux d’une noirceur qui me coupe le souffle et je me vois fondre en une petite goutte de cire qui faufile sensuellement le long de ses entrailles. Je glisse à travers sa gorge et je tombe inconsciente dans le chaudron acidifiant de son estomac.

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